PROJET DU CANAL DE SOISSONS
Au début du XIXème siècle, un projet fut conçu de relier le canal de l’Ourcq à celui des Ardennes et de Saint Quentin; il s’agissait d’assurer une continuité de navigation des Ardennes à Paris : ce fut l’objet du canal de Soissons.
Le canal de l’Ourcq fut terminé sous le 1er Empire, celui des Ardennes sous la Restauration, le canal de Soissons fut conçu vers 1820… mais ne fut jamais réalisé.
En revanche le canal de l’Oise à l’Aisne, réalisé vers 1880 permit de concrétiser l’objectif initial.
Le tracé du canal de Soissons, consiste à relier l’Ourcq à l’Aisne (partie méridionale du projet) en partant de la Ferté Million : il suit la vallée de Longpont puis de Vierzy pour arriver à Soissons. Dans sa partie septentrionale à partir de Soissons, il suit globalement l’actuel tracé du chemin de fer de la ligne Paris-Laon jusqu’à Vauxaillon en passant par Margival pour terminer sur l’actuel tracé du canal de l’Oise à l’Aisne qui longe l’Ailette.
Ce que dit le mémoire du concepteur :
« Le canal suit la plaine de Saint Médard jusqu’à la vallée de Crouy... il remonte cette étroite vallée et les eaux qu’il reçoit forment un ruisseau (La Jocienne ndlr) sur lequel il y a 6 moulins d’établis, y compris celui de Margival, le dernier de tous.
Parvenu à la hauteur de ce moulin, le canal se dirige au nord-est dans le vallon de Laffaux jusqu’au pied de la butte des Trois Fontaines (le sommet du tunnel de Vauxaillon ndlr), laquelle forme entre les bassins de l’Aisne et de l’Oise un seuil de 250 mètres de largeur seulement »
« La longueur développée du canal depuis son origine à Soissons est de 12 km.
Au-delà de ce point culminant, le tracé du canal descend dans le vallon de Vauxaillon, au débouché duquel il se retourne au nord-ouest dans la vallée de l’Ailette »
« Le bief culminant de Trois Fontaines aura 4322 mètres de longueur, dont 500 mètres environ en souterrain ; il sera alimenté du coté de l’Aisne par les eaux de Laffaux, Neuville, Terny et d’autres ruisseaux qui entretiennent le moulin de Margival. Du coté de l’Oise, il sera alimenté par les eaux du moulin de Vauxaillon »
Si le projet avorta, c’est précisément que ces eaux de ruissellement s’avérèrent insuffisantes pour alimenter le canal de Soissons. Comme mentionné ci-dessus un autre projet fut conçu et réalisé dans les années 1880, parachevant la jonction fluviale des régions du Nord de la France.
Sources : Mémoire sur le canal de Soissons de Pierre Simon Girard (1824)