Aérodromes Luftwaffe
L’une des raisons, qui ont sûrement, poussée les Allemands à construire un QG à Margival est la proximité de plusieurs aérodromes français utilisés jusqu’au mois de juin 1940. Ces aérodromes furent tout de suite réutilisés par la Luftwaffe pour l’opération « Seelöwe » entre juillet et décembre 1940. Les plus importants furent ceux de Juvincourt, Samoussy et Couvron. D’autres, plus petits, sont ceux de Laon-Chambry et en 1944 celui de Vailly sur Aisne. La plupart recevront des appareils Junker 88 ou Heinkel 111.
Ils seront surtout utilisés en 1940, pour le bombardement de l’Angleterre puis pour l’interception des forteresses alliées qui vont bombarder l’Allemagne. Tous ces aérodromes furent désaffectés après la seconde guerre. Ceux de Samoussy et de Couvron resteront propriétés de l’armée française, les autres seront vendus par les domaines à des industriels comme Juvincourt ou aux municipalités comme Laon-Chambry. Seul, celui de Juvincourt a encore de nombreux vestiges visibles.
En septembre 1939, le 142ème et 12ème Squadron anglais de la RAF basent ses avions « Fairey-Battle » sur les prairies de Juvincourt.
Le 9 et 10 mai 1940, il est bombardé par six avions Heinkel III.
Après l’évacuation de l’aérodrome par les troupes anglaises, les Allemands s’y installent avec une escadrille de Junkers-52. Au mois de septembre, des bombardiers Junkers-88 de l’escadrille KG77 décollent de Juvincourt pour bombarder l’Angleterre. En 1941, c’est la 41KG2, équipée de Dornier-17-Z, qui stationne sur l’aérodrome.
De 1941 à 1942, de très gros travaux de bétonnage sont réalisés. Un village complet sort de terre pour être baptisé Sainte-Marie. De gros hangars sont édifiés et deux pistes sont rallongées. Des emplacements pour avions sont camouflés dans les bois et de la Flak lourde et légère prend position à la Ville aux Bois et au monument des chars d’assaut à Berry aux Bac. Ces travaux permettent à l’escadrille 1/NJG-4, composée de Messerschmitt BF 110, de décoller pour des interceptions de nuit sur les forteresses alliées qui vont bombarder l’Allemagne.
* Junkers 88 aux couleurs de l’armée française après guerre. (DL)
Dans la nuit du 10 au 11 décembre 1943, un avion anglais Lysander, transportant des résistants, est abattu par la chasse de nuit au-dessus de Berry au Bac. Le pilote, le lieutenant J Bathgate, et les deux français sont tués. Ils seront inhumés par les Allemands dans le cimetière anglais de la première guerre à la Ville aux Bois. En mars 1944, date de l’évacuation des villages autour de Margival, des pièces lourdes de Flak sont installées ainsi que des hangars en béton pour abriter les escadrilles 2/KG-54 et 3/KG-54.
Le 9 mai, 71 B25 larguent 117 tonnes de bombes sur l’aérodrome, suivi le 16 juin, par 38 B17 qui lâchent 114 tonnes. Le 23 et 28 juin, 180 B25 et B17 arrosent de 385 tonnes de bombes les pistes. Pour réparer rapidement celles-ci et désamorcer les bombes non éclatées, les habitants de la région, dont mon grand-père Henri, sont réquisitionnés. En juillet 1944, les premiers avions à réaction Arado 234 atterrissent à Juvincourt pour des missions de reconnaissance. Ils effectueront quinze missions au-dessus de la Normandie. Le 22 août, neuf Messerschmitt 262 à réaction se posent sur la grande piste. Le 29, neuf autres les rejoindront. Ils resteront six jours seulement et effectueront des missions sur la Normandie et Paris. Ils seront engagés en combats aériens au-dessus de Tergnier par des P38 américains et plusieurs seront abattus. Le 7 septembre, les Américains installent le 439ème groupe de transport équipé de C47 Dakota qui installeront le matériel pour la 9° Air Force.
Juvincourt devient la base US :A-68. De septembre 44, à février 45 les pistes seront utilisées par les P-47 du 365 th Fighter group, les P-38 Lightning du 367 et 404 th Fighter group et enfin par le 410 Bomb group équipé de A-20 Boston.
* Tombe du pilote J Bathgate et d’un résistant français à la Ville aux bois. (DL)
* Chasseur Foch-Wulf aux couleurs de l’armée française. (DL)
* Quatre vues du bunker Pak de Juvincourt.
En haut : vue d’ensemble du bunker et des portes en béton de 30 cm d’épaisseur à quatre vantaux.
Milieu gauche : une des deux embrasures de tir.
Milieu droite : vue du front Todt à redans de la deuxième embrasure dont les portes sont à terre.
En bas : l’entrée remblayée du bunker avec un aperçu sur le plafond fait de poutrelles métalliques.
Epoque 14-18 ou 39-45 ?
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* Cinq vues sur l’hôpital souterrain de Juvincourt.
Ci-contre : une des entrées de l’hôpital.
Milieu gauche : vestige d’un casque américain datant de l’occupation alliée.
Milieu droite : l’entrée avec rampe pour descendre les brancards.
En bas gauche : l’intérieur de l’hôpital.
En bas droite : réservoir pour la lutte contre le feu.
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* Cinq vues sur le grand bâtiment du site de St Marie construit en 1943-44 au bord de la RN 44 à Juvincourt.
Les ruines des bâtiments et l’abri anti-aérien qui se trouvent sous la construction.
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* En haut gauche : abri anti-aérien « bunker Liesel » sûrement une construction 14-18. En haut à droite : fondation des baraquements formant l’autre hôpital. Au milieu : ruine des bâtiments techniques. Ci-dessus à gauche : le relais St Marie avec sa tour d’observation, qui servait aussi au séchage des parachutes et comme poste de mitrailleuse. Ci-dessus droite : bunker anti-aérien avec une tour pour projecteur de 60 cm.
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Ci-contre : encrage en béton des hangars bois pour avions.
Ci-dessous : vue éloignée des bâtiments pour officiers et pilotes.
Au milieu gauche : vanne carburant se trouvant au bord de la RN44. (DL)
* Milieu droite : entrée du bunker carburant en face du relais St Marie.
Ci-dessus : la dalle du bunker carburant et les tuyaux d’alimentation des pompes. (DL)
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* Ci-contre : station de pompage d’eau au rond point du Choléra.
Ci-dessous : la dalle pour la pompe.
Ci-dessous gauche : murs pour baraque Flak.
En bas : un des deux hangars béton qui reçut les Arado 234 et les ME 262 à réaction en août 44, l’autre fut détruit après guerre. (DL)
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* Ci-contre : le fond du hangar.
Ci-dessous : les deux sorties arrières du hangar.
En bas : deux vues sur les ateliers du hangar, des bidons allemands (marron) datant de la guerre sont encore là. (DL)