La cloche de la liberté, une belle histoire!
En 1916, un jeune Berlinois est en stationnement avec son régiment à Margival.
Ce Prussien est fier de Son pays. Influencé depuis l’enfance par la Kurlturkampf de Bismarck, on lui a appris que l’Empire Allemand seul a les belles et grandes idées. Mais le croit-il vraiment ?
C’est avec horreur qu’il raconte avoir vu un jour les cloches de l’Eglise cassées dans un acte barbare pour récupérer le bronze.
L’âme du village se brisa ce jour-la.
Adieu cloches « Marie-Rose » 1824, « Louise-Madeleine » 1824, « Victorine Charlotte » 1885 (Les cloches portent en effet le nom des marraines.)
S’il faut en croire Ronsard, « plus en coupe le saule gaulois, plus il repousse ». Cette maxime a pu se réaliser grâce à l’Américaine, Anne Morgan, généreuse donatrice après la guerre, qui consacra sa fortune et son temps à des œuvres, notamment eu profit des combattants français des deux guerres mondiales.
Un jour, du centre Saint-Georges créé en face de Montgarny où elle se trouvait, elle voit renaître le village : maisons, chapelles, travaux en cours, c’est la reconstruction. Elle décide d’offrir une cloche, symbole d’espoir, qui rassemble le dimanche, annonce la joie des baptêmes, des communions, des mariages, et aussi qui accompagne la fin d’une vie.
Cette cloche, réplique de la cloche de la liberté américaine, est mise en place le 1er Octobre 1928.
Voici l’inscription :
« La cloche de ce village est un don du peuple américain offert en collaboration avec la Croix Rouge Américaine, par l’intermédiaire de l’Association de l’Aisne dévastée et de l’ Ouvroir Saine George, à l’Eglise de Margival. »
Par la suite, trois cloches furent installées dans le nouveau clocher, et électrifiées. La Cloche de la Liberté y a trouvé sa place, seule et muette, mais le 26 Avril 1998, sa voix s’est fait entendre, clin d’œil à Mathijsen Palay de Montgarny. Le son de cette cloche est très beau.
Puisse-t-elle sonner plus souvent !
M.l’Abbé CALLAWAERT